La dégradation de la connectivité écologique

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Le bon état des écosystèmes (habitat et biodiversité) dépend également de leur fonctionnalité. En effet, certaines espèces ont besoin de pouvoir se déplacer pour se maintenir. La fragmentation des espaces constitue une autre pression qui touche la biodiversité.
 

 

Les espèces animales et végétales qui peuplent le milieu naturel régional ont besoin d'espaces fonctionnels pour se maintenir et participer aux services rendus par les milieux naturels. Pour cela, elles ont besoin d'être "connectées" entre elles, et en nombre suffisant (brassage génétique...). De plus, certains espèces animales ont besoin de pouvoir accéder à des aires d'alimentation, parfois distinctes de leurs aires de reproduction. La préservation de la biodiversité doit nécessairement prendre en compte la fonctionnalité des populations animales et végétales.

L'augmentation des infrastructures de transport (voies ferrées, autoroutes, nationales et départementales), qui peut induire la fragmentation des habitats et la rupture de fonctionnalité, est plus marquée en Charente-Maritime, qui est par ailleurs le département où la densité du réseau est déjà la plus importante. Les Charentes restent les deux départements de la région les plus "irrigués" (densité supérieure à la moyenne nationale).

 

 

Evolution de la densité de réseau de transport terreste en Poitou-Charentes

Cependant, si la densité des réseaux de transport terrestre peut potentiellement générer de nouvelles coupure, l'intensité du trafic reste souvent une composante majeure de la perméabilité de ces infrastructures.

 

 

A une échelle plus locale, l'urbanisation peut également couper certains corridors écologiques importants (impacts des clôtures, des bâtiments...). Par exemple, une urbanisation linéaire selon les voies de circulation peut renforcer de façon importante l'effet de coupure déjà induit par cette route. De même, l'extension de l'urbanisation sur des zones ayant un rôle fonctionnel important pour certaines espèces (urbanisation à proximité de cours d'eau utilisés par des espèces sensibles au dérangement...) contribue également à dégrader la connectivité écologique du territoire.

La connectivité écologique est également liée à d'autres thématiques environnementales. Par exemple, l'évolution de l'usage des terres agricoles ou la régression des haies champêtres, qui constituent des corridors écologiques, peuvent constituer également une pression sur le paysage (voir Paysages).

Les continuités hydrauliques

La présence d'ouvrages sur, ou à proximité, des cours d'eau peut dégrader la connectivité écologique du milieu aquatique, et compromettre la libre circulation aquatique des espèces, ou le bon déroulement du transport naturel des sédiments.

 

Si l'importance de cette continuité est évidente pour les poissons migrateurs (ex : Anguille européenne, Alose, Truite de mer...), d'autres espèces "non migratrices" ont besoin de cette continuité pour accomplir leur cycle de vie (Brochet, Truite fario, Vison d'Europe, Loutre...).

Certaines espèces aquatiques ont par ailleurs besoin de sites de pontes constitués principalement de sédiments grossiers (frayères). Le blocage des sédiments induits par certains obstacles modifie ainsi la répartition des sédiments au fil du cours d'eau : les sédiments grossiers, bloqués en amont, ne permettent plus l'apparition de zones de frayères en aval, et les sédiments fins qui arrivent, relativement plus nombreux, en aval contribuent au colmatage des fonds.