L'augmentation de la population soutenue par le solde migratoire

L'artificialisation de l'espace est engendrée par les besoins des populations humaines : logements, infrastructures, activités économiques, emplois, services, loisirs... L'augmentation de la population implique donc très souvent l'artificialisation de nouveaux espaces naturels ou cultivés.

Parallèlement, le "desserrement" des ménages, assez marqué dans la région, induit des besoins supplémenatires en logements.

L'accroissement démographique régional concentré autour des aires urbaines

Le Poitou-Charentes n'est pas une région très densément peuplée, en dépit des nombreux atouts dont elle dispose. En effet, sa densité moyenne de population est d'environ 67.4 habitants par km² (données 2007 - 113.6 hab/km² pour la France métropolitaine).

La croissance démographique observée dans la région est principalement liée aux flux migratoires. Entre 1999 et 2007, l'accroissement démographique est similaire à la moyenne nationale (+0.7% par an).

La carte ci-contre présente les variations de la population régionale. La Charente-Maritime, principalement à proximité du littoral, et les zones périphériques de Poitiers, Niort et Angoulème, constituent les zones d'accroissement démographique les plus importantes.

Les projections réalisées par l'Insee concernant l'évolution démographique régionale à l'horizon 2040 indiquent globalement un ralentissement de l'évolution démographique (+0.52 % par an, alors qu'il était de +0.7% par an entre 1999 et 2008) qui cache une forte disparité entre les départements : la Charente-Maritime attirerait la moitié des immigrants de la région.

Malgré ce ralentissement, le nombre de ménages devrait continuer de progresser au même rythme, notamment en raison du desserrement des ménages.

L'accroissement démographique dû au solde migratoire, symbole de l'attractivité d'un territoire, implique un besoin plus immédiat en logements. Ainsi, le besoin en logements à l'horizon 2020 est estimé entre 13000 et 14000 logements par an (DREAL, Lettre de l'habitat n°29, Septembre 2009).

La carte ci-contre montre que les zones les plus attractives en termes de migration sont les couronnes des 3 villes littorales : La Rochelle, Rochefort et Royan.

NB : Lorsqu'on parle de migration, les migrations saisonnières (tourisme) ne sont pas prises en compte.

Le "desserrement" des ménages accentue le besoin en logements

Indépendamment de la croissance démographique, le phénomène de "desserrement" engendre un besoin supplémentaire en logements.

Le desserrement des ménages résulte de la décohabitation, c'est à dire le moment où une personne quitte un ménage pour en former un autre. Les deux principales formes de décohabitation sont la décohabitation juvénile (un jeune quitte le domicile de ses parents) et la décohabitation par éclatement familial (consécutif à la séparation du couple).

En partie en raison de la structure démographique de la population picto-charentaise, la région Poitou-Charentes a été plus touchée par le phénomène que la moyenne française (voir tableau ci-contre).

Nombre de personnes par ménage	1999	2007
Charente	2.35	2.20
Charente-Maritime	2.30	2.17
Deux-Sèvres	2.42	2.27
Vienne	2.29	2.16
REGION	2.33	2.19
France métrop.	2.40	2.29

Les projections réalisées par l'Insee pour la région, si elles confirment la poursuite du phénomène dans les années à venir, indiquent qu'un "tassement" de ce phénomène devrait toutefois se produire d'ici l'horizon 2030.

L'espace artificialisé progresse plus vite que la population

Le graphique ci-dessus illustre le fait que l'urbanisation progresse plus vite que la population (source des données : MAJIC, INSEE). Les aires urbaines, qui connaissent une croissance démographique supérieure à la moyenne régionale, sont concernées autant que le reste du territoire. Ainsi, ce phénomène touche l'ensemble de la région. Ce phénomène est par ailleurs vérifié à d'autres échelles via d'autres sources de données (TerUti-Lucas).